La Galerie des Fleurs
Le terme n’apparaît qu’à la fin du XVIIe siècle. Jusque-là, seule l’expression « cose naturali » (« choses naturelles ») avait été utilisée par Giorgio Vasari pour désigner les motifs peints de Giovanni da Udine. En Flandre, vers 1650, apparaît le mot stilleven pour des « pièces de fruits, fleurs, poissons » ou « pièces de repas servis », ensuite adopté par les Allemands (« Stillleben ») et par les Anglais (« still-life »), qui se traduirait par « vie silencieuse ou vie immobile ». En Espagne, l’expression relative aux natures mortes est bodegón, qui dérive du terme bodega (« lieu de rangement alimentaire »), suivi d’un augmentatif. Par extension, il désigne l’antichambre de cave de tavernes modestes et les natures mortes composées de récipients et d’aliments dans ce type de pièce. Au milieu du XVIIe siècle, l’expression « vie coite », traduite du hollandais, reste marginale. L’Académie, attachée à la hiérarchie des genres, classe en dernier les peintres de fleurs et de fruits. Un siècle plus tard, « nature morte » — expression attestée en 1736 — condense ce jugement, en remplaçant coite, c’est-à-dire tranquille, silencieuse, par morte2. Diderot, dans ses Salons, parle de « natures inanimées ».